Vers l’élaboration d’un manuel de bonnes pratiques pour l’enseignement religieux dans les pays du SahelVers l’élaboration d’un manuel de bonnes pratiques pour l’enseignement religieux dans les pays du Sahel

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La Ligue des Oulémas, Prêcheurs et Imams des Pays du Sahel, qui regroupe une dizaine de pays sahéliens et non sahéliens, est à pied d’œuvre pour l’élaboration d’un manuel de bonnes pratiques pour l’enseignement religieux. Cette question était au centre d’un Atelier de formation et d’échanges, le septième du genre, que cette Ligue venait d’organiser cette fois-ci à Conakry, en Guinée, sous le thème : « Les valeurs et les principes de l’Islam dans la lutte contre le radicalisme et l’extrémisme violent ».Pendant deux jours, des érudits religieux des pays du Sahel, auxquels se sont joints des Oulémas du Sénégal, de la Cote d’Ivoire et de la Guinée, dont les pays ne sont pas encore membres de la Ligue, ont confronté leurs théories et savoir religieux, afin d’avoir la même compréhension, des préceptes religieux, ce qui permettra d’aller vers l’élaboration d’un guide de pratiques religieuses consensuel, qui sera le socle des activités religieuses dans les pays sahéliens, menacés par l’extrémisme violent et ses corollaires .Ce fut une rencontre de haute facture, où des savants religieux se sont succédé à la tribune, pour dire la parole de Dieu et de Son Prophète Mohamed (PSL). Tous avaient la même lecture et interprétation du Livre saint et des Hadiths, quant à la condamnation de la violence gratuite : l’islam, religion de paix, comme dit son nom, condamne l’extrémisme violent, le radicalisme et le terrorisme.Cette identité de théorie, toutes écoles religieuses confondues, a donné force aux participants de l’Atelier de Conakry, d’aller désormais vers des pratiques religieuses communes dans les Etats membres de la Ligue, ce qui amoindrirait la force de l’extrémisme violent et du radicalisme.Durant cet atelier, les participants sont revenus sur les différents principes et valeurs de l’Islam susceptibles de jouer un rôle prépondérant dans la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent.A ce propos, ils ont insisté sur l’importance de promouvoir les valeurs de paix, de tolérance et de coexistence pacifique auxquelles a appelé l’Islam et qui ont été la principale caractéristique de la société à Médine à l’époque du Prophète, (PSL).Par ailleurs, au cours des travaux de l’Atelier, des imams et des mourchidâtes, représentant différentes associations musulmanes de Guinée, ont pris part à deux formations. La première avait pour thème : « le discours religieux et l’impératif du moment ». Cette formation s’est penchée sur l’importance d’adapter le discours religieux aux exigences de notre époque ; à savoir une prise en considération de tout ce à quoi la jeunesse de nos pays respectifs a accès comme information, via internet et les réseaux sociaux et par l’élaboration d’un discours religieux à même de contenter cette jeunesse et de la conforter dans sa foi, en lui apportant des réponses à des questions d’ordre spirituel et existentiel qu’elle se pose dans un contexte de mondialisation de plus en plus envahissant.La seconde formation intitulée : « Medias et Technologie religieuse », a abordé le problème de la terminologie liée à l’Islam. En effet, l’usage perverti que certains medias occidentaux font d’un certain nombre de termes, tels que « djihadisme », « « intégrisme » ou encore « extrémisme », visant à incriminer l’Islam et les musulmans, mérite d’être corrigé. C’est pourquoi, au terme de deux jours d’échanges, ponctués d’exégèses, les participants ont convenu de l’importance de la formation des différents acteurs institutionnels impliqués dans la lutte contre le terrorisme et le radicalisme religieux et la mise en place d’une stratégie africaine promouvant le dialogue interculturel et religieux, en vue d’endiguer l’influence des idéologies extrémistes et diminuer le potentiel de recrutement des personnes vulnérables par les groupes terroristes.Ils préconisent le renforcement des capacités pédagogiques des prédicateurs et des imams, à travers des formations et des sessions de recyclages ciblées, à l’effet de les doter d’outils adéquat quant à l’encadrement des personnes vulnérables et l’élaboration d’un contre-discours approprié.Les participants ont également recommandé le perfectionnement du discours religieux afin de le rendre plus mobilisateur à travers la promotion des valeurs et des principes fondamentaux de l’Islam et inciter les medias à plus d’engagement quant à la promotion des valeurs de l’Islam, exhortant à la paix, l’acceptation de l’autre et du vivre-ensemble.Ils préconisent également d’occuper les espaces dans les écoles et surtout dans les cyberespaces pour déployer un contre-discours radical, indispensable à la prévention du phénomène de radicalisation.Concernant la prévention au niveau des institutions éducatives, il a été recommandé d’adopter trois niveaux de prévention, notamment celle primaire qui consiste à lutter contre la radicalisation cognitive, la prévention secondaire qui consiste à éviter le basculement des jeunes vers des actes radicaux et la prévention qui vise à favoriser chez les jeunes la rupture avec les idéologies radicalisées et extrémistes. L’ouverture officielle des travaux de cet Atelier de Conakry a été présidée par le ministre d’Etat, ministre de la Sécurité et de la Protection Civile de la République de Guinée, M Abdoul Kabelé Camara. On notait également la présence de M Diawara Camaro, Secrétaire général adjoint et représentant du Secrétaire général aux Affaires Religieuses ; M. Ali Kamal Bangoura, l’Ambassadeur d’Algérie en Guinée, M Fassih Rabah, des représentants du Corps accrédités en Guinée, dont le Consul général du Mali, le Consul général du Niger ; M Oumarou Boujerma, ainsi que le premier Secrétaire de l’Ambassade du SénégalLe Ministre de l’Intérieur de la Guinée, avait indiqué, entre autres ; dans son discours, que « nos Etats ont besoin de paix pour asseoir leur politique de développement ».« Le terrorisme n’a pas de frontière ; il touche tous les Etats sans exception. Il faut aider à intégrer les valeurs de paix par la formation et la sensibilisation », a-t-il exhorté.Mais auparavant, le représentant du Directeur Général de la Documentation et de la Sécurité Extérieure du Niger, Président en Exercice de l’Unité de Fusion et de Liaison, le Général Lawel Chékou Koré, et de la Coordinatrice de l’UFL, Mme Zainab Ali Kotoko, a transmis la reconnaissance de ces personnalités aux autorités guinéennes, pour l’organisation de cette rencontre de prévention et lutte contre l’extrémisme violent.Pour M. Sidikou Soumana, cette initiative atteste l’engagement de la Guinée dans la coopération internationale et la promotion de la bonne gouvernance, permettant de mieux conjurer ensemble, la menace mondiale que représentent le radicalisme religieux et l’extrémisme violent.« La présente session se tient à un moment où notre région vit sous l’emprise de la peur liée à la montée de l’extrémisme violent et au terrorisme alimentée par des forces du mal qui, à travers les réseaux sociaux et les médias dans leur diversité, incitent à la commission d’actes terroristes, intimident, recrutent, radicalisent et font l’apologie de leurs crimes », a déploré M. Sidikou, qui estimait qu’en « organisant conjointement le présent atelier, l’UFL et la Ligue des Ulémas sont guidées par le souci de restaurer la paix et la stabilité dans une région marquée par la persistance et l’extension de la menace de l’extrémisme violent et du terrorisme. Et Soumana Sidikou de poursuivre : marginaliser, discréditer les discours extrémistes, harmoniser les concepts usuels et promouvoir les valeurs de la paix, la tolérance, la cohésion sociale, l’acceptation d’autrui, le dialogue interculturel et interreligieux et la réconciliation, c’est contribuer à la fois à la réduction de la mobilité des forces du mal, de leur propagande, de leur moyen de radicalisation et de recrutement, somme toute nécessaire à l’affaiblissement de leurs capacités de nuisance. Cependant, a-t-il nuancé, ces objectifs ne peuvent être atteints que par la promotion d’une coopération régionale et internationale plus étroite et mieux coordonnée dans le domaine de la sécurité, de la culture des valeurs communes, des principes de l’islam et de partages des bonnes pratiques et un recours à une politique plurisectorielle de déradicalisation et de prévention, impliquant toute une gamme d’acteurs plus vaste que les organismes de sécurité dont les institutions publiques, la société civile et surtout les citoyens.Il s’agira en effet, selon lui, d’investir davantage dans la prévention que dans la répression, dans la culture de la tolérance et du dialogue que dans celle de la militarisation et de l’action armée, dans la primauté de la justice sociale et économique et de l’Etat de droit que dans la division et la confrontation. « Au regard de la qualité des participants représentés ici, j’ose espère que nos échanges, apporteront plus de lumière sur le rôle de l’Islam en tant que vecteur de paix de convivialité et de valeur humaine, permettant aux populations de vivre dans la coexistence pacifique et l’acceptation de l’autre », a-t-il souhaité. « Je reste convaincu qu’avec l’appui et le soutien politique des pays participants et autres partenaires du développement, la ligue des Ulémas Imams et Prêcheurs du Sahel, atteindra les objectifs qui lui sont assignés dans ce domaine particulièrement important », a conclu le représentant du Général nigérien, Lawel Chékou Koré, président en exercice de L’UFL, partie prenante dans l’organisation de cet Atelier.Dalatou Malam MamaneEnvoyé Spécial

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