Niamey, 16 juil (ANP) – le président du Parlement européen, Antonio Tajani effectuera les 17 et 18 juillet 2018 au Niger une mission dans le cadre de la diplomatie économique avec des représentants des entreprises européennes et des organisations internationales, a-t-on appris lundi de sources officielles nigériennes et européennes.Selon un communiqué de l’Union Européenne, à la demande du président du Niger, Mahamadou Issoufou, M. Tajani conduira, à Niamey, une mission de diplomatie économique avec des représentants de plus de 30 entreprises européennes, des experts en recherche et innovation et des organisations internationales, dont la FAO.La mission s’articule autour de quatre axes: coopération au niveau politique, développement de l’entrepreneuriat, recherche, innovation et transfert technologique, coopération internationale, précise-t-on de même source.Cette visite a pour but de renforcer le partenariat avec le Niger en offrant des perspectives concrètes de croissance économique à travers le réseau d’entrepreneurs, de chercheurs et d’organisations internationales qui participeront à la mission», a déclaré le président du Parlement européen à la veille de sa mission au Niger.
«En apportant un soutien financier et un partenariat solide, l’Union européenne a permis au Niger de réduire de plus de 95 % les flux migratoires vers la Libye et l’Union européenne. En 2016, 330 000 personnes ont traversé le Niger pour se rendre dans l’Union en passant par la Libye. En 2017, ils étaient moins de 18 000 et, en 2018, environ 10 000. Nous devons continuer à soutenir le Niger dans cette action en lui apportant toute l’aide nécessaire de manière à favoriser le développement économique, commercial et technologique du pays», a-t-il ajouté. «Le Niger est un exemple de réussite pour l’Union européenne, grâce notamment à la bonne utilisation du fonds fiduciaire pour l’Afrique. Cependant, les ressources s’épuisent et de nouveaux financements sont nécessaires pour aider le pays – qui figure parmi les plus pauvres au monde – à protéger ses frontières, à gérer les flux migratoires et à assurer la sécurité, a-t-il encore estimé.M. Tajani sera reçu par le président du Niger, Mahamadou Issoufou, le président de l’Assemblée nationale du Niger, Ousseini Tinni, et le Premier ministre, Brigi Rafini, avec lesquels il abordera les questions de la sécurité, du contrôle aux frontières et de la gestion des flux migratoires.«Le Niger fait un excellent travail pour accueillir des dizaines de milliers de migrants évacués par le HCR et l’OIM depuis la Libye et il est urgent de dégager de nouvelles ressources financières. La nouvelle tranche de 500 millions d’euros destinée au fonds fiduciaire pour l’Afrique doit être en grande partie affectée au soutien des efforts déployés par ce pays. Une réforme du règlement de Dublin est également nécessaire pour faire en sorte que les réfugiés recensés dans les pays de transit soient répartis de façon équitable dans tous les pays de l’Union. Il n’est pas acceptable que sur 1 700 réfugiés vulnérables rapatriés de Libye au Niger, seuls quelques dizaines aient été acceptés par quelques États membres de l’Union», a déclaré M. Tajani.Le Président Tajani participera à une réunion des présidents des parlements des pays du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad). Le renforcement de la coopération entre les pays du Sahel figurera au cœur de cette réunion, en vue de parvenir à un consensus sur des questions telles que la stabilité de la région, la sécurité, l’immigration et le développement. Il rencontrera ensuite Ibrahim Sani Abani, secrétaire général du CEN-SAD, la communauté qui réunit 29 pays de la région du Sahel saharien afin de discuter en particulier de la stabilisation et du processus de démocratisation en Libye. La visite sera également l’occasion de piloter une mission de diplomatie économique à laquelle prendront part une trentaine d’entreprises, de groupements d’entreprises européennes et de sociétés déjà présentes au Niger, afin de mieux faire connaître les perspectives d’investissement, d’améliorer le climat des affaires et de faciliter les contacts et les échanges avec le secteur privé et avec les pouvoirs publics. «Le Niger a besoin d’investissements dans les secteurs de l’agriculture, des énergies renouvelables et du numérique», a déclaré M. Tajani. «C’est pourquoi, à la demande du président Issoufou, nous avons rassemblé des entreprises qui sont essentiellement actives dans ces secteurs et qui totalisent un chiffre d’affaires de 80 milliards d’euros. C’est aussi à la requête de M. Issoufou qu’a vu le jour le premier résultat concret de cette initiative, la création d’un conseil économique consultatif permanent qui aura pour mission de veiller au suivi des premières rencontres et des premiers contacts avec les entreprises européennes.»Le transfert de technologies et de méthodes de production innovantes est essentiel au développement du Niger. M. Tajani sera accompagné d’experts et de chercheurs qui proposeront aux autorités nigériennes et aux acteurs de la coopération sur place des solutions concrètes dans l’agriculture, pour réduire la consommation d’eau, ainsi que dans les domaines de la transformation des produits agricoles et du numérique. M. Tajani présentera aussi des projets de coopération dans les domaines de la sécurité, du contrôle des frontières, de l’aviation et de l’agriculture qui pourront être menés grâce aux systèmes satellites de l’Union, EGNOS, Galileo et Copernic.Des représentants d’organisations internationales seront également associés à la mission, entre autres l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Union internationale des télécommunications (UIT), la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque européenne d’investissement (BEI). L’objectif est d’instaurer une collaboration afin de contribuer à l’accomplissement des objectifs de développement durable fixés par les Nations unies.Enfin, des représentants du Service européen pour l’action extérieure et de la direction générale de la Commission européenne pour la coopération, la recherche et l’énergie seront aussi du voyage. Grâce à son large éventail d’instruments et de programmes, l’Union européenne est un des bailleurs de fonds les plus actifs en Afrique.CA/MHM/ANP- 0051 juillet 2018