Niamey, 4 juin (ANP)- Les avis sont partagés sur les récentes mesures prises par les autorités nigériennes, notamment celles du ministère du Commerce et de l’Industrie interdisant l’exportation d’ovins, caprins, bovins et camelins, ainsi que les décisions de la mairie de Niamey encadrant la vente d’animaux en dehors des lieux désignés.
C’est ce qui ressort des opinions des vendeurs de bétail et des clients recueillies au niveau des marchés de Tourakou Lazaret l’un des principaux centres d’échanges de bétail ainsi que ceux de Tourakou Talladjé et de Tourakou Aéroport.
M. Zoubeirou Soumana, vice-président des démarcheurs du marché de Tourakou Lazaret, critique les décisions municipales « Cette mesure de la mairie ne nous avantage pas du tout car certains clients n’ont pas le temps de venir jusqu’au marché. Ils préfèrent acheter sur la route.
« D’ailleurs, même certains vendeurs présents au marché sortent pour faire le tour de la ville, donc c’est la même chose pour faciliter l’accès à ceux qui ne peuvent pas venir au marché. » a fait savoir le vice-président qui ajoute aussi que « Nous avons appris la décision du ministère par voie de communiqué, sans consultation et il faut noter que certains éleveurs se sacrifient pendant des années pour exporter leurs animaux à l’étranger, où ils sont vendus plus cher. Nous avons tenté de rencontrer le ministre du Commerce pour discuter, mais sans succès. »
De son côté, M. Issoufou Thémogo, président des démarcheurs du marché de Tourakou Aéroport, soutient l’initiative de la mairie.
« Je félicite la mairie pour cette décision elle permettra de développer les marchés officiels et toute personne qui achète un mouton ici paie une taxe et reçoit une preuve d’achat. Mais ceux qui vendent à l’extérieur, souvent sur les routes, peuvent écouler des moutons volés. En cas de litige, il n’y a aucune preuve de propriété.
« Quant à l’interdiction d’exporter, je pense que ce n’est pas une bonne idée, car localement, les gens achètent surtout des ovins et caprins, tandis qu’à l’extérieur, ce sont les bovins qui sont prisés et plus rentables » a-t-il dit.
Hamissou, vendeur de bétail de Talladjé soutient, quant à lui, qu’il «peut pas faire le tour de la ville avec mes moutons car ils se fatiguent, ils n’ont pas le temps de manger ni de se reposer. Après un achat, il faut au moins 24 heures pour qu’un mouton puisse manger. »
Hama, un fonctionnaire résident à yantala croisé sur la route, partage son expérience d’achat.
« En rentrant chez moi, j’ai croisé un vendeur sur la route et je me suis arrêté pour négocier, et j’ai obtenu un mouton à bon prix, j’avais demandé le même au marché, mais ils ne me l’ont pas vendu. »
La mairie de Niamey a interdit l’occupation des voies publiques pour la vente des animaux pour des raisons d’embellissement de la ville et pour motif de sécurité.
Quant au ministère de commerce, il a annoncé des mesures conservatoires pour l’exportation de bétails vers certaines destinations pour entre autres préserver le pouvoir d’achat des consommateurs locaux.
La fête de Tabaski, ou Aïd al-Adha, est l’une des célébrations les plus importantes de l’islam. Elle commémore le geste d’Ibrahim (Abraham), qui accepte d’obéir à Allah en offrant son fils en sacrifice en guise de soumission avant qu’il ne soit substitué par un bélier.
Cette fête est célébrée le 10 du mois de Dhou al-Hijja, dernier mois du calendrier musulman, après le jour de Waqfat Arafat et marque la fin du pèlerinage annuel ou Hadj.

MAY/CA/ANP 018 juin 2025