Niamey, 03 Mai (ANP) – Niamey, la capitale du Niger accueille, depuis ce mercredi 03 mai et cela pendant trois jours, un forum interparlementaire sur les Technologies de l’Information et de la Communication(TIC) pour le développement dans l’espace de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Placée sous le haut patronage du Président de l’Assemblée Nationale du Niger, M. Ousseini Tinni, cette rencontre, avec pour thème : « Harmonisation des cadres politique et juridique des TIC dans l’espace CEDEAO pour le développement », a pour objectif général de contribuer à la sensibilisation des parlementaires des Etats membres de la CEDEAO sur la nécessité d’accélérer la transposition des textes communautaires sur les TIC dans les corpus juridiques nationaux.
Beaucoup plus spécifiquement, la rencontre de Niamey vise à sensibiliser les parlementaires sur les cadres de politique et de stratégie de développement des TIC dans l’espace CEDEAO, maîtriser les enjeux et les objectifs de l’harmonisation des textes législatifs sur les TIC dans les États membres de la CEDEAO, inventorier les différents textes communautaires adoptés par la CEDEAO sur les TIC (télécommunications et cyber-sécurité) à transposer les textes communautaires sur les TIC dans les ordonnancements juridiques nationaux des Etats membres de la CEDEAO, définir les mécanismes d’assistance technique aux parlements de la CEDEAO dans le cadre de la transposition des textes et le développement des TIC.
Le forum devait également permettre de maîtriser les normes et principes contenus dans les textes communautaires de la CEDEAO sur les TIC, connaître les dispositifs institutionnels prévus par les textes communautaires à mettre en place dans les différents États membres de la CEDEAO, comprendre les mécanismes d’adaptation et d’entrée en vigueur des textes communautaires sur les TIC, mettre en œuvre les mécanismes de suivi évaluation de la transposition, renforcer les capacités des différents acteurs concernés par l’harmonisation des textes communautaires de la CEDEAO sur les TIC, créer un réseau communautaire fédérant les réseaux parlementaires des TIC des Etats membres de la CEDEAO et définir les mécanismes de coopération entre ces parlements sur les TIC et enfin promouvoir l’utilisation des TIC dans les parlements de l’espace CEDEAO.
A l’ouverture des travaux, le Président de l’Assemblée Nationale du Niger, après s’être réjoui de la tenue de cette rencontre à Niamey et de l’adoption par la CEDEAO d’un cadre politique et réglementaire communautaire plus favorable au développement des TIC, a indiqué qu’il « est plus qu’urgent que tous ces textes, qui ont vocation à nous aider à aller de l’avant, soient transposés dans les législations nationales de chacun de nos Etats », tout en souhaitant que « les présentes assises y contribuent à la hauteur des espoirs qu’en nourrissent les organisateurs ».
Pour M. Ousseini Tinni, « nous n’avons pas le droit de rater le rendez-vous du numérique », en ce que la rencontre de Niamey est « l’occasion rêvée de refaire notre retard abyssal sur les autres parties du monde ». Selon lui donc, « nous avons des atouts nous permettant d’être les acteurs majeurs de la révolution numérique » et que, pour cette fin, « aucun investissement ne sera de trop ».
Aussi, a-t-il souhaité que « chacun d’entre-nous fasse au niveau de son Parlement le plaidoyer nécessaire afin de transposer les textes communautaires en souffrance et de veiller de manière proactive à faire avancer la législation pour accompagner toutes les innovations numériques ».
Pour le Représentant du Président de la Commission de la CEDEAO, Dr Isaias Barreto Da Rosa, qui a d’abord salué « les efforts inlassables du Président Issoufou Mahamadou dans notre processus d’intégration régionale, de paix et de sécurité », a tenu à rappeler le modèle d’harmonisation adopté par les Etats membres de la CEDEAO dénommé « Modèle des politiques centralisées avec applications nationales » et qui « vise la création d’un environnement réglementaire régional attractif pour les investissements dont la Région a besoin pour le développement des TIC.
Notant que ce modèle vise également à faciliter la mise en place du Marché commun libéralisé des TIC de l’Afrique de l’Ouest, le responsable de la CEDEAO a déclaré que son Organisation a élaboré plusieurs textes législatifs et réglementaires reposant sur l’harmonisation des politiques et du cadre réglementaire du secteur des TIC, l’interconnexion des réseaux et services du secteur des TIC, le régime juridique applicable aux opérateurs et fournisseurs de services , la gestion du spectre des fréquences radioélectriques, la gestion du plan de numérotation, ou encore l’accès au service universel et son financement , les Règlements relatifs à la réduction des prix de la bande passante et d’accès à l’internet, les Textes visant à sécuriser et encourager l’utilisation des TIC.
Selon lui, la rencontre de Niamey donne « l’opportunité inouïe de rappeler le rôle important qu’est celui des parlementaires au processus d’harmonisation des cadres politique et juridique des TIC de la CEDEAO pour le développement de nos pays respectifs ».
Notons enfin que cette rencontre de Niamey a également accueilli une forte délégation du Royaume du Maroc, venue partager son expérience réussie dans le domaine avec les Etats ouest-africains. Elle est conduite par le Vice-président de la Chambre des Représentants.
Créée en 1975, la CEDEAO entend renforcer l’intégration socioéconomique des 15 Etats membres : le Bénin, le Burkina Faso, la Cote d’ivoire, la Guinée Bissau, la Guinée-Conakry, le Sénégal, le Niger, le Nigeria, le Togo, le Cap vert, la Gambie, le Mali, le Ghana, le Liberia, la Sierra Leone
KPM/AMC/ANP/Mai 2017