Niamey, 8 Nov (ANP) – Le Chef de l’Etat nigérien, Issoufou Mahamadou, Président en exercice de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) a donné ce vendredi 8 novembre à Niamey, le coup d’envoi du Sommet Extraordinaire sur la Guinée-Bissau en présence de ses homologues du Sénégal, du Benin, du Togo, du Ghana et de la Côte d’ivoire.Il y avait également le Vice Président du Nigéria, les Chefs de gouvernement pays de la sous-région et des représentants des institutions internationales.Le président Issoufou a déclaré que ‘’ nous avons pris la décision de convoquer ce Sommet extraordinaire, c’est parce que la Guinée-Bissau, un Etat membre de notre Communauté, vit actuellement une situation de crise politique et institutionnelle grave, avec des conséquences désastreuses pour ce pays et pour notre sous-région’’La crise politique que la Guinée Bissau traverse n’est pas nouvelle. Je voudrais rappeler que la CEDEAO s’est déjà beaucoup investie depuis 2015 pour y soutenir la normalisation socio-politique et garantir la paix et la sécurité, a-t-il rappelé, notant que dans le cadre de ces efforts, notre conférence a procédé à de nombreuses médiations et pris plusieurs décisions conformément à la Feuille de Route de l’Accord de Conakry d’octobre 2016. La mise en œuvre de ces différentes décisions et le soutien technique et financier de la CEDEAO et des autres partenaires régionaux et internationaux ont permis d’aboutir aux élections législatives du 10 mars 2019.Selon le président en exercice de la CEDEAO, ‘’par un décret en date du 28 octobre 2019, le Président bissau guinéen limoge le Premier Ministre et son gouvernement et nomme un nouveau Premier Ministre, et un nouveau gouvernement, et ce, à trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle.Une telle décision est de nature à remettre en cause le calendrier électoral cité plus haut, à créer un blocage politique des Institutions, et surtout, à accroître les risques de confrontation entre les différentes forces de défense et de sécurité nationales, sans oublier la Force d’appui à la paix de la CEDEAO (ECOMIB)’’.‘’ Nous sommes donc devant une situation de déstabilisation du pays avec des risques réels de guerre civile dans la mesure où le gouvernement mis en place par la majorité parlementaire et dont le programme a été adopté par l’assemblée nationale le 15 Octobre 2019, est demis par un Président de la République dont le mandat est arrivé a terme mais maintenu en poste suite au consensus de la classe politique validé par notre organisation.’’, a fait observer le président Issoufou.Auparavant, le Président de la Commission de la CEDEAO a indiqué que des progrès notables ont été réalisés en Guinée Bissau en vue de faire aboutir le processus électoral. Il s’agit notamment « de la décision prise à l’unanimité des acteurs politiques d’utiliser le fichier électoral ayant servi pour les législatives du 10 mars 2019. Et aussi la décision de la CEDEAO « d’octroyer un appui financier de 1,5 millions de dollars, pour le financement de l’élection » a déclaré Jean Claude Kassi Brou.Les recommandations du comité ministériel qui seront présentées aux Chefs d’Etat et de gouvernement, « ont pour objectif, de nourrir les réflexions sur les voies et moyens d’aider la Guinée Bissau à sortir de l’impasse dans laquelle elle a été engagée » disait-il. Cette réunion s’inscrit dans le cadre du Traité Révisé et du Protocole relatif aux mécanismes de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix, et de la sécurité du 10 Décembre 1999 ainsi que du Protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance du 21 Décembre 2001.SML-CA/ANP- 0032 Novembre 2019