Le Premier Ministre nigérien face à la presse à l’occasion du mi-mandat des autorités de la 7ème République
NIAMEY, 6 Oct. (ANP) – Le Premier Ministre et Chef du Gouvernement nigérien, Brigi Rafini, a animé ce dimanche 6 octobre 2013, une conférence de presse sur le bilan à mi-parcours du Programme de Renaissance du Niger, ce programme de gouvernance que les autorités de la 7ème République du Niger mettent en œuvre depuis l’investiture du Président de la République Issoufou Mahamadou, le 7 avril 2011.
Le Programme de Renaissance du Niger, rappelle-t-on, est centré sur huit (8) axes stratégiques, que sont notamment la stabilisation des Institutions républicaines, la sécurité aussi bien des personnes et de leurs biens que du territoire nigérien, l’Initiative 3N (les Nigériens Nourrissent les Nigériens), le développement des infrastructures, des investissements dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de l’hydraulique et l’emploi des jeunes. Ce sont ces différents axes qui ont du reste constitué la matrice de la Déclaration de Politique Générale (DPG) du Premier Ministre devant le Parlement nigérien, à travers des orientations claires et précises sur les différentes actions à mener.
C’est donc en réalité une ébauche du bilan de mise en œuvre de ce programme pendant deux ans ½ que le Premier Ministre Brigi Rafini a voulu un temps soit peu imprégner la presse nigérienne. Il a en effet, dans ses propos préliminaires, indiqué le bilan sera présenté dans ses détails dans les prochains jours.
Cependant, le Chef du Gouvernement nigérien a jugé utile de faire un tour d’horizon sur les questions fondamentales touchant la vie de la Nation nigérienne. Brigi Rafini a notamment parlé de la sécurité pour se réjouir qu’en dépit des menaces réelles, notamment le spectre de l’insécurité qui plane dans la sous-région africaine, le Niger s’en sort jusque-là plutôt bien. En plus, le gouvernement nigérien, a-t-il indiqué, a consenti des gros efforts dans le renforcement des capacités des forces de défense et de sécurité nigériennes pour contenir toutes les menaces.
Le Premier Ministre nigérien a également traité de la question des catastrophes naturelles qui frappent le Niger, notamment le stress de sécheresse et/ou de crise alimentaire à la suite de saisons agricoles très souvent porteuses d’inondations. Sur ce plan, Brigi Rafini a rappelé les énormes efforts déployés par son gouvernement pour faire face, avec une efficacité certaine, à toutes les catastrophes, par le biais de la Direction Nationale de Prévention et de Gestion des Crises Alimentaires. Il a également loué le soutien des partenaires du Niger avant de demander à la population nigérienne de prendre conscience de cet état de fait.
Le Premier Ministre Brigi Rafini s’est ensuite intéressé à la question de l’éducation pour constater qu’au Niger, malgré les efforts du Gouvernement et de ses partenaires, les difficultés s’accumulent dans ce domaine. Toutefois, a dit le Chef du Gouvernement nigérien, des mesures pour mieux cerner les problèmes de l’école nigérienne ont été prises, notamment la création, avec la formation du dernier gouvernement, de départements ministériels pour chaque segment de l’éducation. Aussi et parce que son gouvernement accorde beaucoup d’attention à cette question, l’année 2014 a été déclarée année de l’éducation au Niger. Le Premier Ministre a également annoncé la création de deux nouvelles universités au Niger.
Brigi Rafini a enfin traité de la situation politique du Niger, marquée actuellement par le départ du principal allié de la Majorité présidentielle (Mouvance pour la Renaissance du Niger) et la création d’une nouvelle alliance politique (l’Alliance pour la Réconciliation, la Démocratie et la République). Cette situation, rappelle-t-on, est née suite à la formation par le Président Issoufou Mahamadou d’un gouvernement d’union nationale le 13 août dernier.
Pour le Premier Ministre Brigi Rafini, le processus de formation d’un gouvernement d’union nationale, cher au Président Issoufou, procède de sa volonté de construire le Niger avec toutes les énergies possibles, sans aucune barrière politique, religieuse, ethnique ou autre. « Il s’agit, a-t-il en effet dit, de convier toutes les énergies à la gestion des affaires de l’Etat, en dehors de tout clivage, en ayant à l’esprit le seul intérêt national ».
Pour ceux qui redoutent une crise politique au Niger, Brigi Rafini leur a indiqué « qu’il n’en est rien. Un membre de la majorité présidentielle s’est retirée dans l’ordre normal du jeu démocratique ».
Après quoi, le Premier Ministre nigérien s’est prêté aux questions des journalistes, lesquels sont revenus sur plusieurs sujets de préoccupation nationale et auxquels Brigi Rafini a tenté d’apporter des réponses. Les hommes des médias se sont beaucoup intéressés à la situation politique en cours au Niger, à la question de l’assainissement, à l’audit des sociétés d’Areva lancé par le gouvernement nigérien, à la résiliation du contrat de construction du barrage de Kandadji, etc.
Sur l’ensemble des points évoqués, le Premier Ministre nigérien a été on ne peut plus clair. Il a par exemple indiqué que la détermination de son gouvernement à conduire l’assainissement des finances publiques est inébranlable. Seulement, c’est un processus judiciaire qui prend assez de temps. Quant à l’audit des sociétés d’Areva, il est lancé pour permettre au gouvernement d’avoir des rudiments dans la relecture des conventions qui le lie avec ce groupe français du nucléaire civil. Le but recherché, a dit Brigi Rafini, est d’avoir un partenariat le mieux équilibré possible pour l’intérêt du Niger.
Sur la résiliation du contrat de construction du barrage de Kandadji, le Premier Ministre a indiqué que le gouvernement nigérien était contraint au regard du retard pris et malgré les mises en demeure et toutes autres pressions. La société a été incapable d’assurer ce grand projet cher au peuple nigérien. Toutefois, un audit est déjà conduit et les discussions vont bientôt s’ouvrir avec les partenaires du Niger pour la relance de ce projet, s’est réjoui le Premier Ministre.
KPM/DMM /ANP/Oct 2013