Interpellation du Ministre des Mines et du Développement Industriel sur les négociations des contrats miniers avec le Groupe français AREVA
NIAMEY, 29 Mars (ANP) – Le Ministre d’Etat nigérien, Ministre des Mines et du Développement Industriel, Omar Hamidou Tchiana, a répondu ce samedi 29 mars 2014 à l’interpellation d’un groupe de députés sur les négociations des contrats miniers entre l’Etat du Niger et le Groupe français AREVA en cours depuis plusieurs mois.
Les auteurs de cette interpellation, du fait que les deux parties ne sont toujours pas parvenues à un accord, ont, entre autres, voulu savoir un peu plus sur les points inscrits à l’ordre du jour de ces négociations, leur contexte, l’évolution des relations entre AREVA et le Niger, la situation des recettes liées à l’exploitation de l’uranium au Niger et celle des exonérations accordées, les obstacles qui empêchent aux deux parties de trouver un accord.
En réponse, le Ministre d’Etat, des Mines et du Développement Industriel a informé les députés que les négociations qui se déroulent à deux niveaux, global et spécifique, ont débuté depuis janvier 2013 pour prendre fin en octobre 2013. Mais faute d’accord, elles se prolongent actuellement et « nous sommes très proches d’un accord », a indiqué Omar Hamidou Tchiana.
Selon le Ministre des Mines et du Développement Industriel, les discussions ont porté sur le renouvellement des conventions minières pour prendre en compte les exigences de la nouvelle loi minière votée en 2006, le prix Niger indexé sur la production uranifère, la gouvernance des sociétés minières, le projet Imouraren devant porter le Niger au deuxième rang des pays producteurs d’uranium et la réalisation d’infrastructures (route, bâtiment).
Sur l’ensemble de ces points, a fait savoir Omar Hamidou Tchiana, le Gouvernement du Niger exige l’application par les sociétés minières de la loi minière de 2006 qui « ne doit souffrir d’aucune ambiguïté », la direction des deux sociétés minières existantes, la COMINAK et la SOMAIR, la reconstruction de la route de l’uranium, la Route Tahoua/Arlit (RTA), la finalisation par AREVA du projet de mise en œuvre de la vallée de l’Irhazer qui a débuté depuis 2006 et dont le niveau de réalisation n’est jusque-là que de 5% et la construction d’un immeuble devant servir de siège aux sociétés minières, après plus de quarante ans d’exploitation de l’uranium nigérien.
Même si ces négociations interviennent au moment où le prix spot de l’uranium (actuellement de 65.000 F CFA contre 176.000 il y a quelques années) sur le marché mondial est en chute, il n’en demeure pas moins que « les fondamentaux de l’uranium sont bons à long terme », a expliqué le Ministre d’Etat Omar Hamidou Tchiana avant d’indiquer que les discussions achoppent sur l’interprétation que fait AREVA de la loi minière nigérienne.
Les conclusions de ces discussions qui seront rendues publiques aussitôt leur signature, selon le Ministre nigérien, devront permettre au Niger de tirer meilleur profit de l’exploitation de son uranium qui, après plus de quarante années d’extraction, n’a généré que seulement un peu plus de 600 milliards de francs CFA au Niger, contre plus de 18 milliards de francs CFA d’exonérations par an.
« C’est ce partenariat déséquilibré que nous voulons inverser et la partie nigérienne est restée soudée durant tout le temps des négociations qui continuent encore », a conclu le Ministre d’Etat nigérien en charge des Mines et du Développement Industriel.
KPM/DMM/ANP/Mars 2014