La gouvernance dans les industries extractives au centre des débats
Niamey, 20 novembre(ANP)- Ouverts mardi dernier sous le haut patronage du Premier ministre M. Brigi Rafini, les travaux de la 16ème conférence et exposition sur le négoce et le financement du pétrole, du gaz et des mines en Afrique (OILGASMINE) se poursuivent activement au Palais des congrès de Niamey.
Dans la matinée du mercredi, trois importantes communications ont été présentées sur un modèle de gouvernance dans les mines, ‘’cas de la SOPAMINE ‘’, l’importance de la transparence dans les industries extractives ; l’initiative sur la transparence dans les industries extractives (ITIE), une norme internationale ou défis de la transparence dans la gestion des ressources extractives et la négociation des contrats.
Concernant les industries extractives, les participants ont eu droit à un exposé de M. Peter Conze, co-fondateur, de Transparency International Allemagne, qui de long en large, a démontré l’importance de la transparence dans les industries Extractives.
Sur ce même thème, M. Abdelaziz Askia a largement détaillé l’ITIE au Niger. Selon lui, notre pays a adhéré à l’ITIE en 2005. Depuis cette date les recettes de l’Etat dans les industries extractives sont régulièrement publiées, ce qui donne aux nigériens une vue claire de l’apport de nos mines dans l’économie de nationale. Ainsi des chiffres suivants ont été publiés en terme de recette de l’Etat : 2005, 7,9 milliards de FCFA ; 2006, 12,1 milliards ; 2007, 70,5 milliards ; 2008, 64,5 milliards ; 2009 67,5 milliards ; 2010, 53,3 milliards et 2011 54,9 milliards.
Le cumul de toutes ces recettes sur six (6) ans de l’affiliation du Niger, à l’ITIE est de 330,7 milliards de FCFA, une recette jugée dérisoire par rapport à toutes les ressources pétrolières et minières extraites dans le pays. Ce point, a du reste, retenu l’attention des participants à cette conférence et suscité beaucoup de réactions de leur part.
La communication qui a le plus émerveillé les participant de par son importance et sa clarté, est celle de Mme Coumba Doucouré-Ngalani, Conseillère juridique, à la Banque africaine de Développement (BAD) qui dit que ‘’ la plupart des pays africains qui regorgent des richesses minières, ne tirent pas suffisamment profit de leurs ressources faute d’une véritable négociation qui prend en compte certains élément clés.
Dans son exposé intitulé, ‘’négociation des contrats’’ Mme Coumba a indiqué que dans une négociation, la phase primordiale doit prendre en compte la vision du pays dans sa politique de développement : « Si vous négociez mal, tout cela se répercutera sur la manière dont les revenus seront gérés ».
Pour elle, les pays doivent imposer un partenariat de manière à ce que des emplois et des revenus soient suffisamment générés. Les critères essentiels pour une bonne négociation passent d’abord dans la compréhension du motif de ces négociations, avoir une stratégie et une vision. Ensuite, l’expertise, les capacités sont essentielles car les contrats sont très complexes et très techniques, former les gens pour cela et créer une coordination entre les ministères. L’Afrique peut y arriver, car par exemple, le Botswana a réussi à faire de son secteur des industries extractives un moteur économique et social.
D’autres thèmes non moins importants tels que ‘’le commerce et le financement du pétrole, du gaz et des mines’’ ; ‘’les défis posés au commerce’’ ; et ‘’Accès aux marchés pour les pays enclavés’’ seront débattus dans l’après midi de ce deuxième jour de cette importante conférence.
AT/AMC/MHM anp nov2013