La situation socio politique passée au peigne fin par le président de la République à l’occasion du 53 ème anniversaire de l’indépendance du Niger.
Niamey, 03 Août (ANP)- Le président de la République, Issoufou Mahamadou a passé au peigne fin la situation sociopolitique du Niger, à l’occasion du 53ème anniversaire de l’accession de ce pays, à l’Indépendance, le 3 août 1960.
Dans ce message livré vendredi soir à la Nation, le chef de l’Etat a rappelé aux nigériens, l’engagement ferme qu’il avait pris le 07 avril 2011, jour de sa prise de fonction à la tête du Niger.
« J’avais pris l’engagement ferme d’œuvrer à la consolidation de l’Etat démocratique et républicain, de préserver vaille que vaille la sécurité et la paix dans notre pays et de tout mettre en œuvre pour mettre notre peuple à l’abri de la faim à travers l’initiative « 3N (les nigériens nourrissent les nigériens)’’ a-t-il déclaré.
Ces actions, a-t-il poursuivi, doivent aller de pair avec les efforts pour la réalisation d’infrastructures énergétiques et de communication, le développement de l’éducation, la promotion de la santé, l’accroissement de l’accès à l’eau et la création d’emplois notamment pour les jeunes.
Le chef de l’état a aussi profité de l’occasion pour rappeler les grandes réalisations du gouvernement de la 7ème République en deux (2) ans d’exercice du pourvoir.
Au vu du progrès enregistré, le président Issoufou Mahamadou estime que les promesses faites ont été globalement tenues. Au chapitre de la consolidation de l’état de droit, toutes les Institutions de la République sont aujourd’hui pratiquement en place. Il reste à parachever cette œuvre avec la mise en place dans un proche avenir du Conseil d’Etat et de la Cour de Cassation. Les textes organiques créant ces deux hautes juridictions ont été du reste déjà adoptés et promulgués. Au cours de cette période, 172 textes législatifs ont été parallèlement préparés et soumis à l’examen de l’Assemblée Nationale qui a travaillé d’arrache-pied et avec beaucoup de soins pour les discuter, les finaliser et les adopter.
« Ces différents textes sont destinés à organiser la vie socio-économique, à renforcer et à moderniser l’Administration nationale pour la rendre plus performante » a précisé Issoufou Mahamadou, qui, par ailleurs a indiqué que des efforts sans précédents ont été faits pour renforcer en outre en qualité et en quantité, les ressources humaines.
Il dira aussi que dans le Programme de la Renaissance du Niger, « la sécurité intérieure et extérieure du pays est une condition essentielle du développement économique et social. La différence entre ces deux aspects de la sécurité tend de plus en plus à disparaitre, compte tenu de la mondialisation des menaces.
Ces menaces, selon le président de la République sont au nombre de trois : les menaces des forces centrifuges, récurrentes des mouvements politiques armés, les menaces des organisations criminelles (trafic de drogues, armes, cigarettes, etc.…), menaces d’AL QAIDA islamistes armés.
Il soutient que toutes ces menaces ont une dimension internationale et mobilisent des moyens importants ajoutant que l’espace géographique de ces menaces est considérable et se subdivise en deux zones : le Sahara occidental qui comprend l’Algérie, le Mali, la Mauritanie, et le Niger, le Sahara Oriental qui comprend la Libye, le Niger, le Soudan et le Tchad.
‘’ Pour le moment, la plus active de ces deux zones, est le Sahara Occidental, qui constitue donc la zone de menace principale, et le Niger est à l’intersection de ces deux zones, qui fait de lui un espace particulièrement exposé et vulnérable, commandant des solutions pérennes’’, affirme le président Issoufou.
Il a cité au passage les crises libyenne et malienne, les attaques terroristes perpétrées à Agadez, Arlit, et à la maison d’arrêt de Niamey, respectivement le 23 mai et 1er juin 2013.
Le chef de l’état s’est largement appesanti sur les raisons qui l’on amené à proposer la formation d’un gouvernement d’union nationale, qui divise aujourd’hui la classe politique nigérienne.
« Durant ces 53 ans écoulés d’indépendance, a-t-il fait remarquer, notre pays a connu une vie politique mouvementée, caractérisée par une grande instabilité. Il a connu sept Républiques depuis la première en 1958, chacune avec sa constitution, alors que des pays comme les Etats-Unis et la France n’ont connu respectivement en plus de deux siècles d’histoire, qu’une et cinq Républiques. Dans notre pays, à aucun moment la succession des dirigeants ne s’est faite de manière pacifique ou à tout le moins de manière constitutionnelle y compris depuis l’avènement il ya 23 ans du multipartisme’’.
‘’ Cet état de fait, n’est pas un signe de progrès et doit interpeller avec gravité et préoccupation, l’ensemble de la classe politique nigérienne et des acteurs publics’’, selon le chef de l’état.
Pour lui, deux raisons fondamentales militent en faveur de la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. Il s’agit de l’instabilité qui empêche à notre peuple de bénéficier des ressources que la communauté internationale met à sa disposition et de la situation sécuritaire qui prévaut dans la zone sahélo-saharienne.
« Un tel gouvernement n’est ni anticonstitutionnel, comme l’a indiqué la Cour constitutionnelle, ni antidémocratique comme le prouve l’expérience de beaucoup de pays démocratiques d’Europe a souligné le président ISSOUFOU.
La célébration de cet anniversaire est marquée chaque année et ce, depuis près de quarante ans par une cérémonie de plantation d’arbres sur l’ensemble du pays.
Les deux tiers du territoire du Niger sont menacés par la désertification et l’ensablement, rappelle-t-on.
AT/AMC/DMM/ ANP Août 2013