Niamey, 4 fév. (ANP) -Reconnaissables par leur gilet coloré (rouge, orange ou jaune) selon la zone desservie, les conducteurs des taxi moto ou ‘’kabou kabou’’ font désormais partie du décor de certains carrefours de Niamey, la capitale.
Malgré que l’activité n’est pas légalisée, des dizaines des jeunes s’y sont lancés pour, affirment-ils, ‘’gagner ‘’ leur vie’’ et surtout répondre aux demandes en mobilité dans les quartiers périphériques, laissés pour compte du système de transport formel qui se résume aux taxis tête rouge et aux mini bus dits faba-faba.
Ces conducteurs se recrutent parmi les sans emplois des zones défavorisées mais aussi dans les rangs des étudiants ou des fonctionnaires soucieux d’arrondir des fins de mois et on y compte des propriétaires des deux roues, des employés payés à la tache…
Les kabou kabou règnent en maître dans des quartiers périurbains de Niamey à savoir : Saga, Pays-Bas, Tondigamey, Aéroport, Talladje, etc, les courses sont tarifées selon la distance ou la charge portée.
Les trajets pour les lieux de travail, le ramassage scolaire, les approvisionnements, les courses de loisir, tout y passe. Ces moyens de transport ont l‘avantage de flexibilité, desservant les confins de certaines zones mal loties et sous-équipées.
« Nous transportons les riverains au goudron à 150f la course, on peut encaisser jusqu’à 9000f d’économie par jour », selon un conducteur.
Pour un débutant, le gain journalier peut monter jusqu’à 5000f pour un conducteur avec plus d’expérience, pour un conducteur indépendant (propriétaire de sa propre moto), une fois les charges et les frais payés (assurance et essence), vous pourriez gagner entre 3000f et 4000f par jour., en croire des témoignages.
M. Ibrahim Abdou, un conducteur rencontré au carrefour de l’escadrille affirme qu’ils sont près de deux cents (200) motos pour la zone qui couvre la périphérie Est de la capitale : Pays Bas et Tondigamey, Rhodesie, des zones en grande partie squattées.
Pour sa part, M. Soumana Abdou, Responsable des Kabou kabou parqués à la devanture du CSI de Saga (gilet Jaune) fait savoir que « le Quartier Saga englobe près de 170 motos conduites par des jeunes du quartier’’.
A Garin Malam, village périphérique, le responsable du secteur, M. Salissou Hamidou soutient qu’ils sont au nombre de ‘’77 conducteurs pour le moment sur l’axe menant vers l’abattoir’’.
‘’Nous livrons des marchandises (viandes et autres) vers d’autres quartiers comme Niamey2000, Banifandou, Yantala au tarif de 1000f et le prix varie selon la distance et la charge des marchandises, cela nous permet d’avoir des économies et prendre en charge l’ensemble de la famille en profitant de la nécessité qui existe dans le secteur », rapporte-t-il.
Selon le zonage, l’orange pour le secteur de l’escadrille, le jaune pour les conducteurs de Saga et le rose pour Garin Malam.
« Ce travail nous permet d’avoir des économies, nourrir nos familles, payer le loyer et assurer la scolarité de nos enfants’’, témoigne Ibrahim du secteur Escadrille.
De leur côté, certains usagers rencontrés expriment leur satisfaction.
Mme Mohamed Fatouma, habitante du quartier Pays-Bas renseigne que « le taxi ne vient pas vers nous, en revanche le transport sur deux roues est très flexible allant jusqu’aux confins des quartiers’’.
Et la cliente d’enchaîner ‘’la moto est accessible en termes de coût et de disponibilité, pour aller au goudron, ce mode de transport nous épargne de marcher, surtout pour les jeunes scolaires dont l’école se situe à l’autre côté de la voie bitumée, grâce à kabou kabou le transport dans les zones péri urbaines est assuré à un prix social ».
Exceptée Niamey, le phénomène de taxi moto (deux roues, tricycle) a gagné depuis longtemps les autres villes du pays.
IIW/CA/ANP 023 Février 2025