Niamey, 3 fev (ANP)- Mahamane Sani Maty, connu sous le nom de scène de ‘’Adoumoulmoula’’ est un artiste musicien, interprète, formateur, auteur et compositeur du Niger mêlant le ‘’Gourmi’’, un instrument traditionnel de la famille des cordophones, à la musique moderne.
Le promoteur de la ‘’compagnie de fabrication d’instruments de musique et du spectacle vivant’’ affirme avoir eu le coup de foudre de la musique dès le collège mais c’est par le hip hop à travers le groupe Mazan Fagué que l’artiste a été révélé au public.
Convaincu que la musique est un puissant vecteur de l’identité culturelle, Maty s’est ainsi intéressé aux instruments de la musique traditionnelle notamment le Gourmi grâce à une formation acquise de 2007 à 2009 au Centre de Formation pour la Promotion musicale (CFPM) sur cet instrument.
L’année 2009 marque le point de départ de la carrière musicale de Mahamane Sani Maty avec la sortie de son premier album solo ‘’adoumoulmoula’’ composé de 7 titres, un mélange des sons de Kalangou, du Gourmi, de Kazafi et bien d’autres instruments traditionnels.
Il réédite en 2013 le second album de 10 chansons. Et depuis l’artiste n’a pas produit de nouvelle œuvre, faute de financement, affirme-t-il.
S’exprimant sur la portée du ‘’Gourmi’’, l’instrumentaliste d’expliquer l’utilisation des instruments traditionnels, qui constituent une partie intégrante du patrimoine culturel permet de différencier l’artiste nigérien des autres.
Inspiré par la tradition, M. Mahamane Sani Maty tient à ce que ses musiques, ses œuvres et créations musicales aient un côté spécifique des musiques traditionnelles du Niger, estimant que ‘’ dans beaucoup des pays, leurs artistes se sont faits connaitre grâce à la spécificité de leurs œuvres ».
L’instrumentaliste explique qu’aujourd’hui la musique traditionnelle est assez bien cotée, mais certains instruments traditionnels sont de moins en moins utilisés, suggérant qu’ « il faut mettre beaucoup de moyens pour la sauvegarde et la promotion de ces trésors ».
Et l’artiste de préciser que les objets de musiques sont à la fois révélateurs d’un statut dans la société et porteurs de messages spécifiques : certains types de tambours ou de flutes sont des attributs de la chefferie, il y a des instruments réservés à certaines catégories socio-professionnelles (chasseurs, éleveurs, guérisseurs, griots, etc) et certains d’autres annonçant des réjouissances populaires.
Soucieux de la sauvegarde et la promotion des instruments de la musique traditionnelle, Maty a organisé des formations à l’intention des jeunes en 2016, 2018 et 2023 avec l’appui des partenaires et du ministère en charge de la culture.
‘’Il faut un accompagnement conséquent afin de perpétuer ces genres d’initiative qui vise la promotion de la culture nigérienne.’’, plaide-t-il.
RBN/CA/ANP 009 Février 2025