Niamey, 15 Jan (ANP) – Le Premier Ministre Italien GIUSEPPE CONTE, en visite de travail au Niger, a effectué ce mardi 15 janvier 2019 une série de visites à Niamey en compagnie du Ministre nigérien de l’intérieur, de la décentralisation et des affaires religieuses et coutumières, Monsieur Bazoum Mohamed.C’est ainsi qu’il s’est rendu au siège de l’Ambassade italienne au Niger et dans deux centres de transit de réfugiés gérés par l’Organisation Internationale de la Migration (OIM) et le Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR) situés dans la ville de Niamey.Au centre Aigle de l’OIM où sont internés 146 retournés volontaires de 17 nationalités parmi lesquels il y a 12 familles, Monsieur GIUSEPPE CONDE s’est entretenu avec quelques-uns qui ont témoigné des souffrances qu’ils ont subies sur les routes de l’immigration tout en exprimant leur volonté de continuer le voyage de l’Europe si jamais les conditions de leur départ sont réunies.‘’Je m’appelle Mohamed Sy et je suis malien. Je faisais le commerce au pays et ça ne marchait pas et j’ai essayé d’aller à l’étranger pour me battre un peu. C’est comme ça j’ai quitté mon pays pour l’Algérie, puis la Libye où j’étais employé comme vigile et puis un jour en tentant d’aller en Europe j’ai été pris par la police et jeté en prison. Après avoir fui de la prison j’ai pu marcher jusqu‘à Dirkou où l’OIM m’a récupéré’’, a-t-il raconté.Un autre retourné du nom de Mohamed Moussa de la Côte d’Ivoire, lui, a été renvoyé de l’Algérie où il a travaillé pendant 8 ans avant d’être expulsé, à la suite d’une patrouille, vers le Niger et récupéré par l’OIM.‘’Je sais que vous avez trop souffert avant d’arriver ici. Mais maintenant vous avez ces anges gardiens qui sont à vos côtés. Je regrette qu’on n’ait pas construit un système qui puisse garantir l’accueil et l’intégration à tous. Je regrette aussi que l’Italie ne soit pas en mesure d’offrir des meilleures conditions de vie à tous parce qu’un seul pays ne peut pas accueillir tout le monde’’, a répondu Monsieur GIUSEPPE CONTE avant de reconnaitre que cela est de la faute des ‘’gouvernements qui n’ont pas su gérer le problème de l’immigration dès à ses débuts’’.‘’Malheureusement je n’ai rien à offrir actuellement. J’espère seulement de tout cœur que ceux qui ont l’intention de rentrer dans leurs pays puissent trouver des conditions de vie plus heureuses qu’ils n’avaient quand ils les ont quittés. Et la raison de ma visite au Niger et la rencontre avec le Président Issoufou est de trouver des programmes de coopération pour que vous puissiez trouver dans vos pays des conditions de vie satisfaisantes’’, a-t-il conclu.Au centre dirigé par le HCR ce sont quelque 1146 réfugiés qui sont internés avec la particularité d’être des refugiés emprisonnés en Libye et dont leur libération a été négociée et obtenue par le HCR qui leur cherche des pays d’accueil en Europe. Ils sont généralement camerounais, somaliens, éthiopiens, érythréens ou soudanais.Rappelons qu’en 2018 quelque 16396 retournés volontaires ont été assistés et réintégrés au Niger (source OIM).Le Niger est le principal pays de transit des migrants en direction de l’Europe. La musculation de la législation anti migration et les patrouilles ont freiné les flux des migrants ces dernières années.Le Premier ministre italien est arrivé le lundi 15 janvier à Niamey dans le cadre d’une mission dans la sous-région.AS/CA/ANP- 0059 janvier 2019