Le gouvernement nomme désormais les recteurs des universités publiques

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Niamey, 01 mars (ANP) – Le Gouvernement va désormais nommer les recteurs des universités publiques, un des sujets de discorde avec le syndicat des enseignants chercheurs du Niger (SNECS) qui a observé plusieurs mouvements de grèves pour exiger la poursuite de l’élection rectorale au niveau de l’une des universités du centre du pays.

Dans ce sens, le Conseil des Ministres a adopté ce vendredi 1er mars le projet de loi modifiant l’ordonnance n° 2010-77 du 09 décembre 2010, portant régime général des Etablissements publics à caractère scientifique, culturel et technique.Ce texte qui consacre l’élection des Recteurs et Vice Recteurs comme mode de gouvernance des Universités Publiques du Niger est apparu peu efficace dans l’atteinte des objectifs assignés aux Universités Publiques ; justifie le gouvernement. En effet, les responsables élus ne disposent pas toujours de l’autorité nécessaire dans la gouvernance de leurs entités parce que pris en otage par leur électorat, explique la même source, notant que cet état de fait ne permet pas au Ministère de tutelle d’orienter ces institutions, conformément aux objectifs assignés par l’Etat, qui assure pourtant la quasi-totalité du financement de ces Universités.

Il convient de noter que parmi les pays membres de l’UEMOA, de la CEDEAO et même du CAMES, seul le Niger continue à appliquer le système de l’élection des Recteurs et Vice Recteurs, argumente-t-on.

Ainsi, en vue d’améliorer la gouvernance dans les Universités Publiques et de permettre à l’Etat d’exercer la plénitude de son pouvoir de tutelle, il est apparu nécessaire de procéder à la nomination des Recteurs et Vice Recteurs, par décret pris en Conseil des Ministres, sur proposition du Ministre de tutelle, sans passer par des élections.

Toutefois, la prérogative de nomination conférée à l’Etat par le présent projet de loi, reste encadrée par les dispositions prévues par les textes régissant les Universités Publiques du Niger, qui fixent notamment les conditions de grade pour accéder aux fonctions de Recteurs et de Vice Recteurs.

C’est pour corriger toutes ces insuffisances, mais aussi, adapter le cadre juridique général des EPSCT au cas spécifique des Universités eu égard à leur mode d’administration, que des modifications ont été apportées pour tenir compte de l’existence des Conseils d’Universités qui n’ont pas été prévus par ladite ordonnance.Le Niger compte 8 universités publiques en proie aux mouvements de revendications des enseignants et des étudiants.En septembre dernier, le Ministre de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation M. Yahouza Sadissou avait annoncé que le gouvernement va réviser les textes portant nomination des Recteurs en vue de renforcer le pouvoir des responsables des universités, notamment les Recteurs, les doyens et les chefs des départements.Il avait aussi annoncé le renforcement de la charge horaire des enseignants chercheurs au Niger regroupés au sein du syndicat national des enseignants chercheurs du supérieur (SNECS) en grève depuis la rentrée annoncée pour le 3 septembre dernier. ‘’Nous avons adopté des textes qui consacrent l’élection du Recteur et chemin faisant le gouvernement a trouvé la nécessité de revoir ces textes’’, a fait valoir le Ministre.Il avait justifié que les universités publiques du Niger sont exclusivement financées par l’Etat, c’est pourquoi, il a la responsabilité d’un droit de regard sur ce qu’il veut de ses universités. Autrement dit, le gouvernement a le droit de mettre en œuvre la meilleure reforme pour le devenir de ses université et pour la promotion de l’enseignement supérieur. Le Niger fait partie de l’espace CAMES qui regroupe 19 Etats membres de l’Afrique de l’oust, de l’Afrique Centrale et de Madagascar, tous des Etats francophones, ‘’de ces 19 Etats membres du CAMES, il n’y a pas là où le Recteur est élu en dehors du Niger et à l’université Abomey Calavi du Bénin, partout les recteurs sont nommés, a-t-il argumenté.’e Ministre avai souligné ‘’dans les textes actuels les Recteurs ne peuvent pas sanctionner directement un enseignant qui faute ; même pour des faits avérés, la hiérarchie ne peut pas sanctionner, il faut nécessairement passer par un conseil universitaire, c’est pourquoi il faut revoir ces textes aussi’’, a détaillé M. Yahouza Sadissou, argumentant le renforcement du pouvoir des responsables des universités, notamment les Recteurs, les doyens et les chefs des départements’’.‘’Pour le renforcement de la charge horaire des enseignants chercheurs au Niger, l’enseignant chercheur a une charge horaire de 120 heures par an, comparativement aux autres pays nos enseignants et chercheurs ont la charge horaire la plus faible de la sous-région, c’est à cet effet que les autorités en charge de l’enseignement supérieur ont décidé de revoir cette disposition’’, a expliqué le Ministre. Le ministre a dit ‘’A l’occasion je leur avais dit la volonté du gouvernement de mettre en œuvre un certain nombre de réformes visant la restauration de l’autorité de l’Etat dans les écoles et universités de notre pays et cela conformément aux instructions de SEM le Président de la République’’ ; avait-t-il souligné. Le Gouvernement avait accepté de surseoir à ces mesures et de son le SNCES avait levé mot d’ordre de blocage des universités avec la médiation de la commission nationale des droits humains.SML-CA/ANP- 006 mars 2019

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