Soyons vigilants au retour du militarisme japonais
(Par l’Ambassadeur de Chine au Niger Shi HU)
Le 26 décembre 2013, le Premier Ministre japonais Shinzo Abe, au mépris de vives objections des peuples chinois et d’autres pays asiatiques, s’est rendu, sans vergogne, au Sanctuaire Yasukuni où sont offerts des criminels japonais de classe A de la Seconde Guerre mondiale.
Il veut faire casser sans scrupule le verdict de l’histoire des invasions japonaises et provoquer ouvertement les acquis de la Seconde Guerre mondiale et l’ordre international d’après-guerre.
Ses agissements ont suscité non seulement de fortes indignations des peuples chinois, sud-coréens et asiatiques, mais aussi de fortes condamnations de l’opinion publique internationale des pays occidentaux, dont l’Allemagne, etc. Même les États-Unis, son allié, ont exprimé la déception là-dessus.
Pour préserver la paix dans le monde, nous avons la responsabilité de démasquer les intentions sinistres de la droite japonaise et d’appeler tous les pays et peuples épris de la paix à rester très vigilants au retour du militarisme japonais.
De lourdes dettes de sang des invasions du militarisme japonais
A l’Origine des guerres en Asie, les militaristes japonais ont commencé, il y a plus de 100 ans, à déclencher d’innombrables guerres, à envahir les autres pays et à s’emparer de leurs territoires.
En 1937, le Japon a provoqué de propos délibéré « l’incident Lugouqiao » et a déclenché la guerre totale de l’invasion de la Chine. Au cours de cette invasion, les militaires japonais ont exécuté le massacre de Nanjing affreux sans précédent dans l’histoire, qui a duré pendant plus d’un mois et ont massacré plus de 300 mille habitants. Toute la ville a baignée dans le sang.
Sur le territoire de la Chine, les troupes japonaises ont, sans aucune pitié et sans aucun sentiment humain, utilisé des armes chimiques et bactériologiques et pratiqué des tests bactériologiques sur des chinois vivants. Plus de 35 millions de chinois ont été égorgés par les envahisseurs japonais cruels dans cette guerre, un chiffre deux fois plus élevé que la population totale du Niger d’aujourd’hui. Les pertes économiques de la Chine sont estimées à plus de 600 milliards de dollars.
Parallèlement à cette invasion, le Japon a envahi et occupé tout l’ouest de l’océan Pacifique qui comprend l’Asie du Sud-est, et a tué des centaines de milliers d’habitants en Malaisie, au Singapour, en Philippines, en Birmanie, ainsi que dans d’autres pays.
La nature du Sanctuaire Yasukuni
Construit en 1869, le Sanctuaire Yasukuni est le lieu de culte où sont célébrés et honorés les défunts de guerre dont la majorité sont les militaires japonais morts dans les guerres d’agression, y compris 14 criminels de classe A, et plus de mille criminels de classe B et C de la Seconde Guerre mondiale, qui ont déclenché et commandé la Seconde Guerre mondiale.
Depuis plus d’un siècle, ce sanctuaire demeure l’instrument spirituel et le symbole du militarisme japonais pour ses guerres d’invasions. C’est pourquoi le fait que des dirigeants japonais se rendent au Sanctuaire Yasukuni n’est absolument pas une affaire intérieure japonaise, n’est pas non plus une simple polémique entre le Japon et ses pays voisins tels que la Chine et la Corée du Sud.
La nature de la question est de l’attitude des dirigeants japonais sur la reconnaissance et l’examen profond de la conscience sur les guerres d’invasion déclenché par le Japon. Il consiste pour le Japon à respecter les buts et principes de la Charte des Nations Unies et à suivre la voie de la paix. Il concerne la question de l’invasion et anti-invasion, de la justice et la méchanceté, de la lumière et les ténèbres.
Au lieu de prendre l’exemple de l’Allemagne, qui a eu examen de conscience sur son passé, assumé franc et honnête la responsabilité du déclenchement de la guerre d’invasion et présenté sincèrement ses excuses au peuple des pays victimes, les dirigeants japonais de nos jours agissent d’une façon tout à fait contraire en glorifiant le fantôme du militarisme.
Le fait que les dirigeants japonais se rendent fréquemment au Sanctuaire Yasukuni et honorent les criminels de guerre constitue une violation brutale sans vergogne de la conscience de l’humanité. Le Premier Ministre Shinzo Abe a déclaré sans aucun scrupule au Congrès japonais que le terme de « l’invasion » n’a pas encore été défini, prétendant que le Japon a eu raisons de déclencher la guerre d’invasion, et désiré faire de ces criminels de guerres les héros. Tous ses agissements manifestent encore une fois l’existence du fantôme du militarisme hantant le Japon.
Le gouvernement d’Abe est en train de conduire le Japon vers une voie extrêmement dangereuse qui constitue la plus grande menace de la paix et la stabilité de l’Asie et voire du monde entier.
L’histoire est un grand miroir où l’on se voit tout entier. Seule l’adoption par le Japon d’une vision juste de l’histoire lui permettra de développer des relations prometteuses avec ses voisins. La victoire de la guerre antifasciste a été remportée au prix des sacrifices des dizaines de millions de personnes. Par conséquent, tous agissements tendant de nier la vérité de l’histoire ou d’embellir l’invasion fasciste seront fermement protestés par toutes les forces mondiales de la justice et de la paix. Tous ceux qui épris de la paix dans le monde entier doivent être hautement vigilants au retour du militarisme japonais, ne pas permettre l’histoire de marcher en arrière, ni la tragédie de l’histoire causée par le militarisme fasciste de se répéter aujourd’hui.