Niamey, 06 juil (ANP)- « Situation alimentaire et nutritionnelle et les perspectives agropastorales 2017/2018 au Sahel et en Afrique de l’Ouest », thème d’une conférence de presse animée ce jeudi dans les locaux du Centre Régional Aghrymet de Niamey.
Cette conférence fait suite aux travaux de la réunion restreinte du dispositif régional de veille sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel et en Afrique de l’Ouest (PREGEC) organisée du 29 au 30 juin 2017, à Praia (Cap Vert), sous l’égide du Comité Permanent inter-Etats de lutte contre la sècheresse dans le sahel (CILSS) et ses partenaires.
Cette rencontre avait lancé la campagne agricole et la préparation du suivi de l’hivernage et examiné des prévisions agro-météorologiques et climatiques. A cette occasion, les experts de (CILSS) ont informé l’ensemble des parties prenantes de la situation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel et en Afrique de l’Ouest sur l’état de l’insécurité alimentaire qui prévaut dans notre espace pendant la période de soudure en cours et les perspectives de la campagne agro-pastorale 2017/2018.
A l’entame de ses propos, le conférencier Dr. Djimé Adoum, Secrétaire Exécutif du CILSS a indiqué que son Institution anime avec l’appui de ses partenaires du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, de FEWSNET, de la FAO, du PAM et des ONG internationales, le dispositif régional de prévention et de gestion des crise alimentaires au Sahel et en Afrique de l’Ouest, communément appelé PREGEC. C’est un dispositif inédit en Afrique et même dans le monde qui assure la veille sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans notre région.
‘’Pour y parvenir, le dispositif PREGEC fonctionne à travers 6 concertations durant chaque année et dont la 1ère au titre de la campagne 2017-2018 vient d’avoir lieu à Praia en juin dernier.
Et ce sont les conclusions issues de ce forum d’experts que M Adoum a livrées à la presse afin que les pays concernés prennent des dispositifs appropriées permettant de prévenir les risques éventuels.
Selon lui, les conclusions ont montré que pendant la période de soudure en cours qui s’achève dès la période des 1ères récoltes, la Région du Sahel reste marquée par une situation alimentaire et nutritionnelle toujours préoccupante. Quelque 13,6 millions de personnes ont besoin d’une assistance alimentaire et humanitaire urgente. Parmi elles, 1,6 million sont en phase urgence reparties principalement au Mali, au Niger, au nord Nigeria, au Sénégal et au Tchad. En plus, 50.000 personnes sont en état de famine, localisées au nord Nigeria dans les Etats de Adamawa, Borno et yobé.
La campagne hivernale en cours est marquée dans l’ensemble par un début de saison précoce, sauf dans certaines localités du Liberia et de la Sierra Leone où des retards sont observés. En plus, les pluies diluviennes enregistrées par endroits ont occasionné des inondations ayant provoqué des dégâts matériels importants et des pertes en vie humaines notamment 16 morts (selon un décompte du Ministère de la Gestion des Catastrophes) au Niger, et 11 en Côte d’ivoire.
De l’avis du Patron du CILSS, en perspective, la campagne agropastorale en cours pourrait être caractérisée par une pluviométrie globalement normale à excédentaire avec des risques de nombreuses séquences sèches pendant la phase d’installation des cultures. Par ailleurs, des niveaux d’eau équivalents à supérieurs à la moyenne sont également attendus dans la, majeure partie des bassins fluviaux de la région notamment dans les vallées du Fleuve Sénégal et du Fleuve Niger où des inondations pourraient être observées.
Au terme de cette conférence, les experts de CILSS ont répondu aux questions de l’assistance qui s’articulent autour du véritable rôle du Comité dans la recherche des transformations du secteur de production, de la question des criquets pèlerins, de la sécurité civile dans les endroits affectés par la malnutrition ainsi que le suivi et l’évaluation des projets en cours d’exécution.
Crée en 1973 au lendemain de la grande sécheresse, le CILSS entend aider à assurer la sécuritaire alimentaire et à protéger l’environnement dans les 13 pays membres : le Benin, le Burkina Faso, le Cap Vert, la Cote d’ivoire, la Gambie, la Guinee-Conakry, la Guinée Bissau, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Tchad et le Togo. L’Institution a son siège à Ouagadougou.
AIO/AMC/DMM/ANP/Juillet 2017.