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L'exploitation illégale des ressources minières et son impact socioéconomique au centre d'un séminaire parlementaire de la CEDEAO

Freetown, 01 fév (ANP)-Le parlement de la communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) organise depuis le mercredi 31 janvier 2024, un séminaire parlementaire sur le thème de l'exploitation illégale des ressources minières et son impact socioéconomique, et environnemental dans l'espace communautaire.

Au deuxième jour des travaux de ce séminaire, un panel a été animé sur la question avec une présentation sur le cas du Niger relativement à l'exploitation illégale (orpaillage) et pour d'autres ressources, et les défis socioéconomiques, sécuritaires et environnementaux liés au phénomène dans le pays.

Cette communication a été faite par un expert nigérien en la matière, le consultant Salissou Hassane. Les discussions qui ont suivi cette présentation ont porté globalement sur la nécessité pour les États membres de disposer des lois minières, de chercher à formaliser dans la mesure du possible cette exploitation illégale en l'encadrant et à user d'expertises avérées lors des signatures des contrats miniers.

Rappelons qu'en ouvrant hier les travaux de ce séminaire, le Président sierra léonais, Julius Maada Bio a indiqué que ''l'exploitation illégale et le trafic de minéraux précieux ont un impact négatif sur la paix, la stabilité, la sécurité, le développement, la gouvernance, l’État de droit, l’environnement et l’économie'' tout en soulignant que ''notre continent possède plus de 60 types différents de minéraux, représentant un tiers des réserves minérales mondiales''. 

''La région de la CEDEAO est richement dotée d’abondantes réserves d’une grande variété de ressources naturelles non renouvelables comprenant des ressources minérales (notamment l’or, l’uranium, la bauxite, le minerai de fer, les diamants, le phosphate et le manganèse), le pétrole brut et le gaz naturel'' a-t-il énuméré. 

Pour le Président Sierra léonais ''ces ressources extractives représentent une part importante des atouts avérés de l’Afrique. Les industries minières et autres industries extractives ont le potentiel de transformer les économies''.

Cependant, en rapportant l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Julius Maada Bio a soutenu que ''l'exploitation de minéraux précieux s'accompagne souvent de graves violations des droits de l'homme et peut avoir de graves impacts environnementaux, notamment la déforestation, la dégradation des terres et la pollution'' tout en reconnaissant que ''l'exploitation illégale et le trafic de minéraux précieux sont souvent liés à des délits économiques, tels que l'évasion fiscale, la fraude et la corruption, en exploitant les failles des cadres réglementaires''. 

Par conséquent, a-t-il préconisé, ''en tant que décideurs politiques, nous devons déployer des efforts concertés pour renforcer davantage le cadre juridique et réglementaire pour freiner de manière significative l’exploitation minière illégale''.

Prenant la parole à cette occasion, le président du parlement de la CEDEAO, Mohamed Siddie Tunis a, quant à lui, soutenu que ''la menace de l'exploitation minière illégale dans la région de la CEDEAO a des implications considérables sur la sécurité, la situation socio-économique et environnementale''. 

Ainsi, a-t-il relevé, ''malgré le potentiel du  secteur minier qui devait avoir un impact positif sur la vie des citoyens de la communauté, l'interaction complexe entre sécurité, dividendes socio-économiques, et environnementaux sont apparus comme des préoccupations pressantes'' appelant à ''prêter une attention au secteur minier de la région qui contribue au PIB de certains États membres''.

Aussi a laissé entendre le président du parlement communautaire ''l’exploitation illégale de minéraux précieux en Afrique de l’Ouest a réussi non seulement à priver les États membres de revenus indispensables pour développer leurs économies grâce à une amélioration du PIB, mais a également créé des cas d'instabilité à travers le banditisme, les enlèvements, la brutalité et dans certains cas, l'insurrection''.

Il a enfin espéré qu'à la ''fin de ce séminaire, les participants puissent avoir une meilleure appréciation des cadres miniers régionaux et les défis liés à leur mise en œuvre et formuler des recommandations là où la collaboration régionale peut être encouragée pour dynamiser le secteur''.

AS/ANP 005 février 2024