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Classement RSF 2021 : Le Niger stagne à la 59ème dans un contexte de lutte contre le terrorisme

NIAMEY, 04 Mai (ANP) - Le Niger est au  59ème rang, selon le classement 2021 de Reporters Sans Frontières (RSF) sur l'état de la liberté de presse dans le monde.

Le pays conserve ainsi sa place de 2020 en dépit d’une baisse encourageante du nombre d’atteintes à la liberté de la presse, peut-on lire dans le rapport de l'ONG internationale qui fait savoir que le contexte régional marqué par la lutte contre le terrorisme  a encore eu un impact significatif tant sur la sécurité des journalistes que sur l’accès à l’information de la population.

En outre, RSF pointe du doigt l’inexistence de l’indépendance de l’information sur les chaînes publiques de télévision et radio.

 « Le poids de l’ingérence gouvernementale dans l’éditorial est très important. Les autorités favorisent certains médias en fonction de leur positionnement politique et les obligent, même hors périodes électorales, à leur donner du temps de parole », apprend-on dans le rapport.

Néanmoins, RSF concède que « l’adoption d’un code de la presse en 2010 a été une avancée majeure pour la protection des journalistes, mettant fin aux peines privatives de liberté pour les délits de presse ». Mais, selon RSF, cette loi plus protectrice est régulièrement contournée, et certains journalistes sont encore arrêtés, parfois emprisonnés ou condamnés à des peines de prison pour leurs enquêtes sur des faits de corruption.

En plus, « la loi de 2019 sur la cybercriminalité est régulièrement utilisée pour faire taire les journalistes qui exercent en ligne, en les exposant à des peines d'emprisonnement et de lourdes amendes », indique le rapport, qui souligne également que l’environnement économique au Niger favorise les médias publics, qui bénéficient du soutien de l’État alors que les organes privés souffrent d’une grande précarité économique.

Toutefois, en dépit de ce rang, Reporters Sans Frontière se félicite tout de même qu’« aucun journaliste, aucun journaliste citoyen et aucun collaborateur n’ait été tué au Niger », contrairement à ce qui se passe sous d’autres cieux. Ce qui, pour RSF, constitue une avancée importante pour le Niger en matière de protection de journaliste dans l’exercice de sa profession.

Appréciant ce classement lors d’une déclaration dite ce mardi 03 Mai 2022 à l’occasion de la célébration de la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse, le Président du Conseil d’Administration de la Maison de la Presse du Niger, M. Ibrahim Harouna a regretté ce recul qui interpelle tous (pouvoirs publics, organisations socioprofessionnelles de médias et les journalistes eux-mêmes) à plus d’engagement dans la défense et la promotion de la liberté de presse et d’expression au Niger.

Le PCA de la Maison de la Presse s’est surtout félicité de l’adoption récente par le Gouvernement nigérien du projet de Loi modifiant et complétant la Loi N°2019-33 du 03 juillet 2019, portant répression de la cybercriminalité au Niger pour mettre en harmonie les dispositions de cette Loi avec celles de l’ordonnance 2010-035 du 4 Juin 2010 portant régime de la liberté de presse par la suppression de la peine d’emprisonnement encourue en cas de délits commis par un moyen de communication électronique, notamment l’injure ou la diffamation.

Le Niger, note-t-on, compte quelque 67 radios privées, 15 chaînes TV privées, 16 sites d'information, plus de 180 radios communautaires.

 

KPM/ANP 0023 Mai 2022